Jean-Pierre Schneider a fait dans sa vie professionnelle un remarquable parcours le menant de la table de dessin à son propre atelier de facteur de piano.
Le gain de sénevé a été semé dans sa jeunesse par ses parents qui lui ont fait prendre des leçons de piano.L'instrument lui plaisait, lui donnait un moyen de s'exprimer, de se faire plaisir autant qu'à son entourage. Attirépar le dessin, il réussit son CAP, puis son Bac de dessinateur et la voie semblait tracée pour le bureau d'études à vie. A ce moment de son existence, on ne peut plus éviter de penser à une coïncidence. Il trouva son premier job chez Rameau, facteur de piano, qui ouvrait une nouvelle usine à Ales et qui embauchait un dessinateur. Là il eut l'occasion pendant sept ans d'intervenir à tous
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les postes de fabrication. Sa passion, la mécanique, allait irrésistiblement le tirer vers les ateliers, le travail manuel de précision, pluridisciplinaire touchant au bois, au métal voire à la sculpture, la perfection sans concessions.
Il quitta l'ambiance feutrée du bureau de dessin, les odeurs de papier, d'encre de chine, pour les ateliers d'une grande maison strasbourgeoise de facture de pianos. Restauratations d'instruments anciens, réparations, accordages durant vingt ans lui ont conféré un bagage de connaissances de spécialiste.
Sûr de son savoir et de son savoir-faire, il s'installa à son compte il y a quelques années à Brumath, sa terre natale. A présent, son atelier est déjà marqué par le travail quotidien.
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La scie à ruban, la toupie pour reconstituer les moulures, tournevis, pinces, ont la patine d'un usage intensif. C'est avec fierté qu'il déclare que sa passion pour le beau, la qualité, son "bel instrument de musique" lui fait bien souvent oublier les 35h. Sous ses airs de Gépetto, son apparent flegme, se cache un homme méthodique, réfléchi, à l'affût des nouveautés, suivant les stages professionnels des grandes marques.
Il est heureux et il aime son métier. L'électronique ne lui fait pas peur. "Ces succédanés rendent des services c'est certains, mais ils ne remplaceront jamais le cent pour cent naturel, le vrai" dit-il. Copier n'est pas créer, aussi pense-t-il que l'apprentissage de son métier ne devrait pas être oublié par la jeunesse d'aujourd'hui. Il ne faut pas une armée de facteur de pianos et de clavecins mail il en faut des bons. |